L'Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle en Drôme Provençale

L'abbaye d'Aiguebelle, ce monastère cistercien, riche de son histoire à connue de nombreux événements depuis sa fondation au XIIe siècle, en 1137 exactement. Découvrez son histoire millénaire, ses trésors architecturaux, et les activités proposées pour une visite enrichissante.

Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle : un témoignage de l'histoire cistercienne

Le 26 juin 1137, à la frontière du Dauphiné et de la Provence, les moines cisterciens de l'abbaye de Morimond fondèrent l'abbaye d'Aiguebelle.

Le monastère présentait l’avantage d’être bâti au fond d'un vallon isolé, au confluent de trois ruisseaux : source d’énergie, d’où le nom Aigue-belle, « aqua bella » en latin, la belle eau, l’eau pure.

L’histoire millénaire de l’abbaye.

La règle de vie d’un moine cistercien (moines bénédictins revenant à la pureté de la règle de St Benoit) est la prière mais également le travail contrairement à d’autres ordres religieux. Un moine cistercien doit subvenir lui-même à ses besoins. En ce temps, les seigneurs achetaient leur place au paradis en offrant des terres aux moines afin qu’ils puissent développer leur agriculture vivrière (50% de la population de l’époque vivait dans les monastères). Le seigneur de Rochefort-en-Valdaine fît une offrande de 5 000 hectares aux moines d’Aiguebelle. Le domaine s'étend ainsi jusqu'au Mont Gerbier-de-Jonc.

Au 14e siècle, cependant, la communauté cistercienne subit simultanément la guerre de Cent Ans et la peste noire... Cette situation provoque alors la chute des vocations, en particulier celles des frères convers, qui s'occupent des champs et des récoltes. Les frères sont donc contraints de louer la majeure partie de leurs terres. À partir de 1515, les abbés ne sont plus élus par les moines, mais nommés par le roi : ce sont les abbés commendataires, hors du monastère et qui ne s'occupent donc pas toujours des besoins de leurs moines ni de la ferveur de leur communauté. Quand les moines sont dispersés en 1791, ils ne sont plus que trois. On pille alors le monastère, puis on le vend comme bien national. Le fait qu'il soit éloigné des voies de communication le préservera de la destruction.

L'absence des moines durera moins de 25 ans, jusqu'en 1815, avec l'arrivée d'un groupe de moines trappistes de l'abbaye française de La Trappe.

La communauté de l'abbaye d'Aiguebelle va alors s'étendre rapidement à partir de cette date. Elle ne compte pas moins de 230 moines en 1850. Elle crée donc elle-même de nombreux autres monastères, dont la majorité sont encore en activité, notamment au Maroc et au Cameroun !

Leur activité traditionnelle (élevage et agriculture) est reprise, puis ils enrichissent leur production avec des activités plus artisanales. Ainsi, ils produisent des chapelets, des balais, des corbeilles d'osier, etc.

Ensuite, se suivent deux activités principales, en premier la chocolaterie et ensuite la distillerie, qui devinrent les deux grosses industries d'Aiguebelle, employant plus de 250 salariés laïques. Cependant, le nombre de moines est limité et les travailleurs de plus en plus nombreux. Les activités spirituelles, culturelles et sociales de cette population sont gérées par les moines, cependant, au vu de l'augmentation du nombre d'ouvriers et par la vocation d'un monastère qui est la prière et la méditation, les différentes activités furent arrêtées.

L'architecture cistercienne

L'architecture de l'abbaye d'Aiguebelle est caractérisée par ses influences cisterciennes et par son histoire millénaire.

Les bâtiments incontournables :

-          L'église abbatiale. Au nord du cloître, elle est orientée vers l'est, comme le veut la tradition. Formée en croix, elle est également constituée d'une nef (et de ses bas-côtés) et d'un transept (deux chapelles).

-          Le cloître. Il est constitué de quatre galeries de 29 m de long. Elle est voûtée sur des colonnettes accouplées, surmontées de chapiteaux (chacun étant unique) et d'une grande diversité de crochets et de feuillages. Il n'y a que les colonnettes de la galerie nord, qui longe l'église. Des graffitis et des inscriptions du XIVe et XVe siècles sont visibles sur plusieurs d'entre elles, dont une inscription funéraire datée de 1363. En partie détruites en 1562, les autres galeries furent reconstruites au XVIe siècle par l'abbé Adrien de Bazemont (1559-1601), qui remplaça les colonnettes brisées par des arcades, fermées par des fenêtres.

La vie monastique à Aiguebelle

La règle de Saint Benoît : Les principes de la vie monastique.

Par sa Règle, écrite pour ses disciples, saint Benoît devint le grand législateur de la vie monastique en Occident. Celle-ci organise la vie des frères selon l'Évangile : "Ils ne doivent rien préférer à l'amour du Christ" (ch. 72), présent dans l'Abbé, chacun des frères, les malades et les hôtes. Cette Règle, riche d'une doctrine spirituelle, d'une profonde sagesse et d'une bonne connaissance de la psychologie de l'homme, nous livre un enseignement toujours aussi actuel qu'il ne l'était au 6ème siècle.

La vie qu'il organise, est vie une cénobitique, c'est-à-dire la vie d'une communauté vivant sous une Règle et un Abbé. L'Abbé est le représentant du Christ et le Père de la communauté. C'est lui qui a la responsabilité tant du spirituel que du matériel. Pour cela, il est aidé dans le premier cas par le Père Prieur et le Père Maître (pour les novices), et dans le deuxième cas, par le cellérier.

Les activités des moines : Prière, travail manuel, accueil des pèlerins.

L'abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle est actuellement habitée par 19 moines, âgés de 50 à 98 ans.

Deux activités principales s'organisent dans la vie communautaire des moines, selon la règle du fondateur saint Benoît : « prière et travail ». C'est ainsi que les frères de l'abbaye d'Aiguebelle font huit offices par jour.

Ils aspirent également à gagner leur vie grâce à leur travail de leurs mains, en créant des produits naturels à partir des ressources naturelles qui les entourent. De cette manière, ils produisent des herbes provençales, du miel à la lavande...Les deux produits les plus célèbres de cette entreprise sont l'Alexion ou le baume d'Aiguebelle.

Dans leur hôtellerie, les moines de l'abbaye d'Aiguebelle accueillent enfin tous les visiteurs de passage, à la recherche d'un moment de repos et de renouvellement.

La liturgie : Les offices religieux et leur importance.

La vie de prière au sein de la communauté repose principalement sur une prière collective, la Liturgie des Heures. La célébration eucharistique est le point culminant de cette prière liturgique, qui est à la fois la source et le cœur de la journée du moine. Sept autres offices sont organisés durant toute la journée. Cela donne aux frères la possibilité de revenir à l'essentiel, à savoir Dieu lui-même, et de purifier les différentes heures de la journée.

Peut-on visiter l'abbaye d'Aiguebelle ?

Les modalités de visite : Horaires, tarifs, visites guidées.

Les sentiers toujours accessibles de la nature belle et lumineuse qui entoure le monastère seront très appréciés par le promeneur ou le visiteur d'un jour, sur lesquels ils découvriront l'église, le mémorial Tibhirine, une réplique de la grotte de Lourdes et le magasin monastique (horaires) où se trouvent une salle d'exposition et une salle vidéo présentant un film sur la vie de la communauté. L'accès est gratuit pour tout le monde...

En revanche, les édifices de l'abbaye ne sont pas visités en tant que tels, car ils sont occupés par la communauté des moines. Cependant, vous avez la possibilité de venir prier avec eux, leurs offices étant ouverts à tous (horaires).

 Horaires de la boutique Monastique :

La semaine de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 17h30
Le dimanche seulement de 14h30 à17h30

Ouvert le 8 mai l'après-midi de 14h30 à 17H30

Horaires des Offices :

Une visite incontournable de notre belle Drôme provençale, idéale pour méditer, découvrir la culture et profiter de la campagne environnante.

http://www.abbaye-aiguebelle.fr